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J24: dernier jour de la chapelle au lac... 21 km et les pieds dans l'eau

  • Photo du rédacteur: Julie Galanakis
    Julie Galanakis
  • 1 août 2020
  • 3 min de lecture

Après un petit dej rapide je remballe tout mon bazar...

Puis je commence ma remontée vers les cols et constate toutes les possibilités de bivouac, un hôtel que je n'ai pas tenté hier soir. En même temps, avec un sac, la motivation à parcourir un village entier reste limitée...

Mes jambes me tirent. J'ai voulu faire la belle hier avec tous ces km, eh bien, c'était une erreur. Je secoue les mollets tous les 400m parce qu'ils tetanisent. C'est la première fois depuis mon départ.

Je me dit : " Allez un jus et un gâteau t'attendent au refuge entre les deux cols"... On se motive comme on peut... Au sommet, les cornettes de Bise qui dominent. On peut en faire le tour. Elles donnent envie mais m'ajouter 2h supplémentaires au programme, je dis non.

Arrivée au col, des gens, des jeunes qui se vantent d'avoir monté le col en 36 minutes au lieu d'1h mais vraiment "on est trop fort".... Sans sac et une rando à la journée tout devient plus facile... J'avais envie de leur dire "tiens ! Prends mon sac et on en reparle.... Grrr". Ces petits prétentieux m'énervent...

Bref je descends, rencontre un randonneur qui commence le gr dans l'autre sens et me félicite de mon parcours. Des biquettes viennent nous lécher tellement on est salé. Il me dit : "c'est parce que tu ressembles à une fleurs des montagnes, elles ont confondu "... Alors une fleurs aux yeux gonflées qui a trop pris le soleil et encore dans le pâté... On se quitte après un échange sur les infos à connaître sur le parcours mais pas les biquettes. Ah ça non, elles ne me lâchent plus. Au départ, elles sont restées en haut puis tout le troupeau c'est mis à dévaler la pente à toute blinde. J'ai eu droit à des coups de cornes dans le popotin. "et ohhhhhh nous on veut jouer"... Toute la descente, je les sème puis elles reviennent en trombe... Et tu crois qu'elles se poussent quand t'es là? Ben non, ce n'est pas drôle sinon. Et bim, encore deux ou trois coups aux passages. Et ça jusqu'au refuge...

Enfin libre, je m'assoie pour un café et une tarte aux myrtilles avec chantilly, rhooooo, comme c'est bon.

Allez dernier col et une descente d'environ 12 km m'attendent et basta... Il ne faut surtout pas s'arrêter car les taons sont là et attendent le moment propice pour l'attaque et il y en a beaucoup...

Arrivée au col, le paysage et splendide, quelques mètres plus loin, à travers le brouillard, le lac. Mon cœur s'illumine et se remplit de joie. Ça y est j'y suis presque... J'entame donc cette descente. Je croise deux randonneurs avec qui je discute un moment. Sur tout le parcours, j'ai croisé pas mal de randonneur et leur sac étaient presque tout le temps plus léger que le mien. A deux, c'est toujours plus facile pour repartir le poids.

Je continue... C'est long... Je décide de finir le chemin en courant enfin dans la limite du possible mais finalement au bout de 24 jours, le sac est comme plus léger, plus facile à porter.

Sur le chemin, les tempêtes ont carrément arraché les poteaux électriques qui gîsent sur le sol.

Première petite ville Novel avec un panneau indiquant Saint Gingolph 1h50. Mince je vais être un peu en retard. Donc reprise du footing...

Puis je passe un parc acrobranche. La civilisation commence à arriver. Saint Gingolph, le lac, les filles qui sont en cours de route, je me dirige vers la crêperie du lac. Je les attends et prends un dernier Orangina. Elle arrive et on mange sur place. Un vrai bonheur de les voir. Cela marque le début et la fin de la traversée...

Après mangé, je me jette dans le lac et elles trempent leurs pieds mais quelle chaleur....

On repart en voiture... Ralentissements et embouteillages... Puis Strasbourg et la maison... Nous sommes le 29 juillet 2020 à 20h30...


604 km plus tard et 32500 +


Qu'est ce que je retiens: Réfléchir au poids du sac, parfois réserver à l'avance peut enlever du stress mais quoiqu'il arrive rien n'est impossible quand on a confiance dans l'inconnu.. Qui aurait pu s'imaginer qu'il y a un peu plus de 2 ans et demi, je suis passée à deux doigts de la paralysie voir pire et que finalement malgré les séquelles, je peux partir en expédition et réaliser cet exploit personnel.

Pour moi un chemin initiatique et une guérison.

Partir à deux ou dormir à proximité d'un refuge apporte de la sécurité et rattache toujours à un groupe même fugace...

J'ai voulu observer et tester ou peut être rencontrer mes limites... Retrouver quelque chose de perdu...


J24: 21km et 32502 +



8 Comments


Jacques Picoulet
Jacques Picoulet
Aug 04, 2020

Fabuleux ce que tu as fait et surtout d'où tu viens après 30 mois de rééducation de lutte contre la douleur de volonté de pugnacité. Merci pour ce grand bol d'air que tu nous a fait partagé et cette volonté hors du commun Bravo

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Marie Piou
Marie Piou
Aug 03, 2020

Coucou Julie Bravoooooooo !!!!!!!!!! Un Grand MERCI bisous

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Julie Galanakis
Julie Galanakis
Aug 01, 2020

Merciiii 😊

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Birdane Asik
Birdane Asik
Aug 01, 2020

Un très grand BRAVO Julie ! Un sacré challenge et quelles découvertes, notamment ton "soi" et la nature, et aussi les échanges avec les autres... Un superbe parcours ... 🤩🥰🌹💛💛

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Julie Galanakis
Julie Galanakis
Aug 01, 2020

Merciiii Chantal

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